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TAPIS du Maroc

Le tapis a toujours été un élément essentiel de la vie humaine ; en effet, la pratique de l'utilisation de la laine remonte à plusieurs millénaires et semble être liée aux régions de Sibérie, de Chine et d'Iran, où elle était utilisée comme ornement ou comme couverture pendant les mois les plus froids. Au Maroc, dans les villes impériales et dans les régions berbères, le tapis est devenu un artisanat réservé aux riches, devenant ainsi un symbole de luxe et de haut rang social. Avec le temps, cependant, le tapis se répandra dans toutes les maisons, y compris les plus modestes.


Au Maroc, le métier de tapis s'est développé à :

  • Rabat, Fès et Mediouna, dont les inspirations orientales sont apparues pendant la période andalouse, lorsque les artisans musulmans d'Espagne ont rejoint le Maroc au XVe siècle ;

  • Tradition Berbère dont les inspirations remontent à plusieurs millénaires.

L'art de la tapisserie berbère est un art rural traditionnel pratiqué par les femmes nomades ou semi-nomades, originaires de trois grandes tribus : Masmouda, Zénètes et Sanhadja. Chaque tribu, au cours de son histoire et de ses pérégrinations, a développé un style esthétique et technique particulier dans le tissage des tapis, devenant le symbole de ces tribus pour leur simplicité, rusticité et sobriété, mais aussi pour leur vivacité.



Contrairement aux tapis de style oriental, les tapis berbères n'utilisent pas de motif et sont basés sur l'inspiration unique de la femme qui les réalise, rendant chaque tapis unique.


Par le passé, les femmes berbères teignaient la laine, utilisée pour fabriquer les tapis, elles-mêmes en utilisant des produits végétaux et minéraux ; la tradition veut que la tisserande, chargée de l'opération de teinture, se purifie en prenant un bain rituel.


Les couleurs naturellement vives, telles que le bleu, le rouge, l'orange, le jaune et le violet, sont obtenues à partir de plantes et de baies telles que le henné, la grenade, le figuier et les feuilles de thé qui poussent dans les montagnes de l'Atlas. La couleur noire naturelle provient directement de la laine des moutons et des chèvres des régions montagneuses. La couleur jaune est obtenue à partir d'une sorte de genêt, appelée Achfoud, qui pousse spontanément dans tout le massif du Siroua, les fleurs jaunes sont cueillies et séchées au soleil pour servir de colorant. La couleur rouge est obtenue à partir de la garance, appelée Taroubia, dont les racines sont récoltées et séchées au soleil. La couleur bleue est obtenue à partir de l'indigo, appelé nila.


Les motifs décoratifs utilisés sont également liés à l'esprit de coexistence et de tolérance qui a toujours existé dans ces tribus berbères, avec des personnes de convictions et de civilisations différentes (musulmanes, juives, berbères, chrétiennes). En plus des motifs géométriques classiques, des dessins floraux ou animaliers sont ajoutés, représentant l'environnement naturel, le soleil, la lune, les étoiles.


En ce qui concerne les signes et les formes dessinés sur les tapis, ils constituent un langage sémiologique à part entière : figures, motifs architecturaux, paysages, animaux et formes géométriques telles que le triangle, le carré, le losange et le zigzag. Par exemple, le losange à double crochet est l'un des symboles de naissance les plus courants. La théière de profil, souvent au centre du tapis, évoque l'hospitalité et la convivialité propres à la tradition berbère. Les papillons représentés par deux triangles ainsi que les fleurs et les étoiles symbolisent la beauté féminine. Une ligne en zigzag entoure souvent le tapis et représente des rivières, des serpents ou la famille. La croix berbère se trouve généralement au centre du tapis et rappelle l'architecture des Kasbahs.


Le tissage du tapis est accompagné d'une série de rituels et de pratiques ; en effet, la laine est traitée avec soin et travaillée avec des rituels transmis de génération en génération. Après la tonte, la laine est laissée dans un coin discret de la maison. La veille de l'opération de teinture, les femmes exposent les différents bains de laine à la lumière des étoiles pour chasser les forces du mal avant de les cacher dans un endroit isolé.


C'est un art transmis, encore aujourd'hui, de mère en fille. Ce n'est pas un simple produit artisanal, c'est une tradition séculaire liée au contexte géographique et socio-culturel de la région, transmettant un mode de vie et de pensée traduit en couleurs et en images.


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